Angoulême 2007

Publié le par Spooky



Angoulême 2007

 

Vendredi 26 janvier, me voilà parti, avec trois joyeux camarades, pour la 34ème édition du plus grand et du plus ancien des festivals de bande dessinée, j’ai nommé Angoulême.

Mes trois compères sont Alix, webmaster d’un certain site marron, et Ryle et sousoune, anciens piliers du même site. Le départ est fixé à 8 heures du matin vendredi, pour une arrivée prévue vers midi sur place. Nous partons avec un peu plus d’une demi-heure de retard, et mettons donc 4 heures à arriver sur place.

 

Nous rejoignons nos camarades pol et polette, piliers actuels du même site marron, qui eux venaient de Grenoble et se sont perdus en chemin du côté de Limoges. Notre parking est relativement loin des centres d’intérêt de Limoges, mais un système de navettes gratuites permet d’arriver en quelques minutes sur le site de Montauzier, où se trouve le salon des éditeurs. Situé en périphérie et en contrebas du centre de la ville, son implantation a beaucoup fait jaser, y compris les commerçants du centre-ville. Le reste des animations (expo Kid Paddle, expo Hergé, espace découvertes) se trouvait en centre ville. Mais le festival était à une période charnière de son histoire : un système d’attribution des prix renouvelé, une nouvelle direction… Je ne reviendrai pas sur les changements politiques qui ont chahuté le festival en 2006, ce n’est pas mon propos, et cela ne vous intéresse probablement pas. La surface du salon des éditeurs a finalement doublé par rapport à 2006, sur l’insistance des éditeurs.

 

 

Nous avons donc passé la première demi-journée dans ce salon des éditeurs, essentiellement autour des stands de la Boîte à Bulles et Paquet. La Boîte à Bulles car nous voulions aller voir Nancy Peña, illustratrice très talentueuse dont on reparlera sans doute. Et Paquet parce que nous sommes allés voir Renaud Dillies, un jeune auteur qui a lui aussi un univers graphique et narratif très personnel.

 

 

Au final j’ai obtenu 6 dédicaces sans trop me fouler, et autant de promesses d’interviews, que vous verrez prochainement ici-même et sur le site marron. Chacune de ces dédicaces fut une rencontre souvent sympathique. En cliquant sur le nom de l’auteur vous pourrez voir la dédicace faite à cette occasion.

 

- Olivier Ka et Alfred étaient assez peu « fréquentés » pour leur album « Pourquoi j’ai tué Pierre ». J’en ai donc profité pour avoir des gribouillis sur ce que je considère comme l’album de l’année 2006. Je connaissais déjà Alfred pour l’avoir vu à 7 ou 8 reprises lors de festivals, et l’avoir déjà interviewé, mais pas Olivier, qui est un garçon charmant. L’interview à venir s’annonce très intéressante.

 

- David Ratte est un auteur qui a sorti son premier album en 2006 chez Paquet, un album d’humour dont l’unique thème est l’environnement. « Toxic Planet » nous montre le quotidien d’un couple du futur, dont l’environnement est essentiellement fait de fumée rejetée par les usines. L’album, sans être mordant, est toutefois très agréable à lire.

 

- Nancy Peña est donc une jeune illustratrice avec un style graphique très particulier, mais dont l’œuvre est tissée finement, essentiellement à partir de légendes diverses ou de contes. Elle a publié chez 6 pieds sous terre et la Boîte à bulles. J’ai eu le plaisir d’acheter et me faire dédicacer 2 de ses albums.

 

- Noë Monin a lui aussi publié son premier album chez Carabas, un album écrit par Laurent Koffel. « Venezzia » décrit un univers froid, inquiétant, avec de belles influences italiennes. Les deux auteurs ont déjà fait l’objet d’une interview, que je vous ai proposée dans la note précédente.

 

- Renaud Dillies est un auteur français vivant en Belgique, qui avait fait parler de lui lors du festival d’Angoulême 2004 en recevant le prix du meilleur premier album, avec le superbe « Betty Blues ». Trois nouveaux albums sont venus s’ajouter à ce premier opus. Renaud est un incroyable showman, très décontracté, qui nous a gratifiés de grands moments à Angoulême. Il a déjà fait l’objet d’une interview, que vous retrouverez ici. Une petite anecdote à propos de Renaud : à notre arrivée sur le site des éditeurs, j’ai cherché pendant un moment l’accueil presse pour obtenir mon accréditation. En vain. Croisant Renaud, celui-ci me propose de me trouver la bonne entrée. Nous avons eu du mal. Quel est donc ce festival où c’est un auteur qui doit montrer à un journaliste où il doit se diriger, les personnes en principe présentes dans ce but étant incapables de le faire ? (et ne dites pas que le journaliste est un neuneu, il le sait déjà).

 

Le festival se déroulant dans une bonne ambiance, c’est le cœur léger que nous nous dirigeons le vendredi soir vers notre hébergement. Un peu d’appréhension aussi, car Manuel, notre hôte, est pour nous presque un parfait inconnu. Habitué du forum BDThèque, selon ses dires, il n’y est pourtant jamais intervenu. Nous nous rendons cependant à Couhé, à 45 minutes de la capitale angoumoisine. Et là, surprise ! Manuel est un garçon charmant, qui nous a même préparé de très bons petits plats. Nous mangeons, devisons et rigolons bien avec notre hôte et son voisin, l’inénarrable Ringard, que pour des raisons de commodité nous nommerons Loïc. Nous avons même joué à Time’s Up, un petit jeu de cartes très sympathique, l’occasion d’immenses fous rires. La nuit se passe sans problème, mis à part la chute de sousoune sur Alix, et ce dernier cherchant son sac de couchage. C’est avec un peu de regret que nous quittons Manuel le matin, celui-ci ayant refusé de venir au festival alors que nous lui proposions une accréditation.

 

La deuxième journée, celle du samedi, est plus cool. Nous nous baladons un peu plus dans les allées, et partons voir des expositions dans le centre d’Angoulême. Et là, nous nous sommes heurtés à l’absurdité du système de billetterie du festival : l’entrée de l’exposition consacrée aux mangas nous fut refusée, car nous n’avions pas le bon billet. Enfin, en tant que journaliste, j’avais mes entrées partout, mais pas question de lâcher mes camarades… Du coup nous nous sommes mis à taper dans une balle de ping-pong, dans un coin… Un resto sympa dans le centre ville plus tard, nous décidons de nous diriger à pied vers le CNBDI, Centre national de la Bande dessinée et de l’Image, qui abrite entre autre un musée consacré au 9ème Art. Petit détour par la librairie, où l’on se marche littéralement sur les pieds, avant de nous diriger vers l’exposition permanente « les musées imaginaires de la bande dessinée », superbe expo multiple, où nous nous sommes mutuellement perdus. Nous ne sommes pas allés voir la bibliothèque. En sortant du CNBDI, nous avons pu à loisir regarder le Hollywood Boulevard de la BD, caché dans un coin de l’esplanade.

 

Au cours de notre week-end, nous avions élaboré un système efficace pour nous retrouver dans la foule : lever bien haut les bras, avec un air le plus idiot possible. En quittant le CNBDI, nous avons repris la navette pour le parking. Dans la navette, j’ai proposé de rajouter l’interjection « Georges ! »* à notre signe de reconnaissance. Et pour faire bonne mesure, j’ai montré l’exemple sur le champ, imité par 2 ou 3 de mes camarades. Le chauffeur de bus, croyant que nous manifestions ainsi notre souci de sortir du véhicule, ouvrit alors les portes… Devinez qui s’est fait tout petit au fond du bus ?

 

Nous avons quand même réussi, entre deux fous rires, à rejoindre notre parking. Ce fut le moment des au revoir, nos amis pol et polette repartant sur Grenoble, et moi remportant mon chargement de volailles sur Paris. Comme c’était en fin d’après-midi, la nuit est rapidement tombée sur notre parcours, accompagnée de brouillard givrant. Ce fut une conduite difficile, car souvent avec une visibilité réduite. Je remercie Ryle pour son assistance pendant le parcours, les deux autres corniauds ayant passé leur temps à jouer à la Nintendo DS et à dormir à l’arrière…

Finalement nous sommes arrivés peu avant minuit sur Paris, après 5 heures de conduite prudente…

 

Bilan :

150 000 personnes environ auraient déambulé dans le festival, ce qui est une bonne affluence, mais pas le record. Les animations : concerts de dessins, impros BD, ont affiché complet.

Le palmarès, un peu étrange, a récompensé des artistes un peu « intellos » :

- Meilleur album : NonNonBâ - Shigeru Mizuki (Cornélius)

- Album essentiel : Black Hole - Burns (Delcourt)

- Album essentiel : Lucille - Debeurme (Futuropolis)

- Album essentiel : Lupus tome 4 - Peeters (Atrabile)

- Album essentiel : Le Photographe tome 3 - Lefèvre & Guibert (Dupuis)

- Album essentiel : Pourquoi j'ai tué Pierre - Alfred & Olivier Ka (Delcourt)

- Album Révélation : Panier de singe - Ruppert & Mulot (L'Association)

- Prix du Patrimoine BD : Sergent Laterreur - Frydman & Touïs (L'Association)

- Prix jeunesse 9-12 ans : Seuls - Vehlmann & Gazzotti (Dupuis)

 

Le Grand Prix de la Ville d’Angoulême est allé à un auteur argentin : José Muñoz, connu essentiellement pour sa série policière « Alack Sinner ». Personnellement j’ai lu « Lucille » (pas mal, mais sans plus), « Lupus » (une excellente série de SF qui mêle roman graphique) et « Pourquoi j’ai tué Pierre » (pour moi l’album de l’année 2006).

 

Merci à tous pour la bonne humeur qui a régné sur ce week-end, merci à Manuel et à Loïc pour leur accueil. Et un gros bisou à Polette et sousoune, nos bimbos du week-end.

 

*Je déclare vainqueur du jour celui ou celle qui retrouvera la référence…

Publié dans Réunions BDThèque

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S
Oups... Bon je me suis bien planté sur ce coup-là... Donc bab, tu as gagné le droit d'être le vainqueur de la note du jour :)
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D
Spooky : Bien sûr que si que c'est dans Le Combat ordinaire !! M'enfin !
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B
Trop facile la reference....Larcenet...Le combat ordinaire!On gagne quoi deja?
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S
bab : effectivement, c'était Larcenet, mais pas dans le combat ordinaire ;)Tu n'as donc pas gagné :)
S
Je peux corriger les fôôôtes please !??? <br />  <br /> :D
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S
hé bé, week-end mouvementé, ça a dut être super ! 
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